Immatriculations

Lorsque je me suis lancé sur le projet de la M201 Sahara, j’ai commencé par chercher sur Internet le plus grand nombre de photos possibles de cette version de la jeep Hotchkiss. Environ 400 de ces jeeps avaient été construites, en 6V ou en 24V. Afin de les identifier, j’ai utilisé leur plaque d’immatriculation : les véhicules de l’Armée Française possèdent une immatriculation unique, permettant d’en identifier l’année de construction, voire de reconstruction/rénovation. Cela m’a permis de déterminer des séries d’immatriculations uniquement associées aux Sahariennes et couvrant les années de construction 1959, 1961 et 1962. Plus tard, j’ai trouvé des Sahara construites en 1963 mais qui ne furent jamais déployées dans le désert. Cette analyse des immatriculations m’a fourni beaucoup de renseignement et c’est donc tout à fait logique que je me sois mis dans l’idée d’utiliser la même méthode pour identifier les jeeps de l’Armée Belge.

Je vous propose donc dans cet article d’analyser les plaques d’immatriculations.

Alors commençons par la plaque en elle-même. Elle est blanche avec parfois un cadre noir. Les chiffres sont noirs et elle possède un drapeau tricolore à sa gauche. A l’analyse des photos, nombreuses sont les plaques qui semblent avoir été faites « à la main ». Les chiffres sont peints au pochoir sur la plaque blanche. Elle se placera principalement sur le parechoc avant, côté conducteur, et sur la caisse arrière, du même côté, bien que sur certaines photos elle soit fixée à l’avant droit voire au milieu du parechoc.

3 CJ3A du 6ème Génie. Les plaques sont placées à gauche et ont été peintes sur une tôle blanche.
A l’arrière, la plaque trouve sa place sous le jerrican.
Différents exemples de plaques, permettant d’apprécier la variété de pochoirs utilisés pour les réaliser.

Elle est parfois placée sur un support, ce qui la surélève par rapport au parechoc.

Jeep immatriculée 26440. Sa plaque est placée sur un support, au-dessus du parechoc.
La plaque est le plus souvent à gauche, côté conducteur, mais il arrive qu’on en voit au milieu du parechoc, voire à droite.

Ces plaques évoluent et les véhicules plus modernes possèdent une plaque emboutie et non peinte.

Plaque plus moderne, en alu embouti.

A l’instar des véhicules de la seconde guerre mondiale, j’ai trouvé de nombreuses photos de jeeps dont l’immatriculation est également peinte en blanc sur les 2 côtés du capot. Cette immatriculation est parfois précédée d’un drapeau belge. Il s’agit ici également d’un pochoir dont la police des lettres est très variable.

Sur les jeeps US, l’immatriculation est visible sur les 2 côtés du capot.
De nombreuses jeeps ABL possèdent leur immatriculation au même endroit.
Willys MB de la Police Militaire immatriculée 23107.
Lorsqu’elle est présente, l’immatriculation peut être précédée d’un drapeau belge.

Venons-en maintenant à la numérotation. J’ai réussi à identifier plus de 130 jeeps différentes grâce à leur plaque d’immatriculation. Pour vous donner une idée, lorsque j’ai fait ce même exercice avec les Hotchkiss M201 Sahara, j’ai réussi à identifier 58 jeeps différentes sur un total de +/- 400 sahariennes construites, ce qui représente +/- 15%. Le nombre de Willys CJ3A ABL construite m’est inconnu, mais si je reprends ce pourcentage et que je pars du principe que la proportion de véhicules identifiés par leur plaque sur des photos belges ou françaises est semblable, mes 15% représentent 130 véhicules et je tourne aux alentours de 800 jeeps CJ3A ABL construites. Impossible de vous donner une marge d’erreur par contre. Y’a des statisticiens qui ne vont pas en dormir!!!

Les immatriculations sont toujours à 5 chiffres. J’en trouve dans les séries 18000, 19000, 20000, 21000, 22000, 23000, 24000, 26000, 27000, 84000, 90000, 91000 et 92000.

Concernant la logique de la numérotation, j’ai trouvé quelques infos sur l’ABLHistoryForum. Il semblerait que les 2 premiers numéros soient liés à une commande d’un type de véhicule. Ces 2 premiers chiffres sont appelés l’Asset. Les 3 derniers chiffres sont le numéro de ce véhicule dans la commande. En reprenant la liste précédente, j’ai identifié 13 « ASSET » différents pour les CJ3A : 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24, 26, 27, 84, 90, 91, 92.

Mais cet Asset n’est pas forcément lié à une jeep Willys. Pour exemple voici une Minerva des Chasseurs Ardennais avec l’immatriculation 92678. Or, j’ai identifié une jeep CJ3A ABL immatriculée 92673 !

Minerva 92678 des Chasseurs Ardennais en fâcheuse posture lors d’une manœuvre.
jeep 92673 lors d’une parade à Kassel en 1962.

Autre exemple d’ASSET commun entre les Minerva blindées des paras et les jeeps avec les 2 photos suivantes.

Jeep ABL immatriculée 21936. Vous apprécierez la belle calligraphie.
Minerva blindées des paras au Congo.

Enfin, lorsqu’un véhicule est déclassé, son immatriculation peut être réutilisée. Exemple, voici une photo d’une camionnette ABL croisée sur le Ring la semaine passée. Son immatriculation est typique d’une CJ3A ABL.

Mars 2021, ring de Bruxelles: j’aurais préféré voir cette plaque sur une belle jeep CJ3A militaire plutôt que sur une bête Citroën Jumpy…
Jeep CJ3A immatriculée 26837, pas loin donc de la Jumpy de 2021.

Sur ce,

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