La Jeep d’oncle Raoul

Une passion se construit très jeune. Parfois inconsciemment. Et ce n’est que longtemps après que l’on peut l’assouvir. Aujourd’hui, voici un reportage de ma première ballade en jeep. Je devais avoir 6 ans. La jeep appartenait à mon grand oncle Raoul. Elle se trouvait dans sa maison de campagne dans le Namurois, non loin de la frontière française.

Nous y avons passé quelques journées étant jeunes et j’ai ai eu mon baptême en jeep, dans les petits chemins des forêts avoisinantes. Certaines images de ces ballades sont encore gravées dans me mémoire.

Voici donc les photos de ce moment « historique ».


On distingue une certaine excitation sur mon visage.


La jeep est une Willys MB, mais ayant subi des modifications.


En effet, elle possède un pare-brise de CJ3A (1.). La capote provient elle aussi d’une jeep civile avec des attaches différentes des capotes pliables de l’armée (2.). Les parechocs arrière sont remplacés par une poutre en L (3.) supportant une attache-remorque à boule (4.). Un hayon a été installé (5.), en s’inspirant à nouveau des jeeps civiles. Enfin, le volant n’est pas standard et on distingue une console rectangulaire servant probablement de centrale à des clignotants (6.).

Cette jeep a quitté la famille lors du décès d’oncle Raoul. Toutefois, j’ai reçu quelques documents permettant de l’identifier.

Tout d’abord la facture d’achat datant de 1965. C’est la société V.R.P., située au 281 Chée de Ninove à Anderlecht, qui a vendu cette jeep.


Le certificat d’immatriculation est également présent.


Enfin, j’ai la facture de vente de la jeep, en 1996.


Que pouvons nous tirer comme conclusion. Tout d’abord, la jeep est datée de 1942. C’est une Willys MB (n° de châssis MB 272148) possédant un moteur Ford (n° du moteur GPW 265307). Ici, on décèle un problème. Le numéro de châssis Willys correspond à un véhicule de 1943.

Le moteur Ford date quant à lui de 1945. Est-ce grave docteur ? Non, c’est plutôt bon signe. Les jeeps sont en général un mélange de pièces provenant de toutes sortes d’origines. A force de réparation et de bidouillage, rare sont les jeeps ayant gardés leur configuration de sortie d’usine. Par exemple, une Ford possédant toutes ses pièces estampillées du fameux F est à mes yeux une aberration.

Analysons maintenant le prix. La jeep a été vendue en 1965 pour la modique somme de 11000 francs belges. Cela représente un montant de +/- 1750€ ramené en 2019 (en comptant évidemment l’inflation).

En 1996, elle est vendue 40000 francs belges, ce qui représente +/- 1600€ de 2019. La TVA ne s’appliquant plus à cette époque sur les ventes entre particuliers, ce prix doit être considéré comme exact.

Je pense qu’une jeep Willys MB, ayant subi les modifications pareilles, devraient pouvoir se trouver pour 15000€ à l’heure actuelle. Un bon investissement alors ? NON, une jeep n’est JAMAIS un investissement : UNE JEEP, C’EST UNE PASSION !!!!!!!

Je terminerai cet article en lançant une bouteille à la mer. La jeep a été mise en dépôt-vente chez Thierry Marlier d’Ellezelles. Elle a été ensuite achetée par un certain Frans Blomaert, de St Pieters Leeuw. Ce serait vraiment cool d’en retrouver une trace, donc si un de mes (rares) lecteurs a une piste…

A+

Big One

4 commentaires

  1. Il y avait une plaque a cote de ou sur la boite a gants avec des numeros et la date de 1942. D’apres Bon Papa il l’avait retrouvée sur son flanc dans un fossé. Il y avait d’ailleurs des trous de balles (au propre ?) dans le chassis sous la jeep. D’apres lui elle avait été parachutée par les américains pour la resistance francaise

  2. Bonsoir, J’aurais souhaité vous posez 2, 3 questions sur la jeep gpw. Puis-je vous téléphoner ?
    Stig

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